
Permis suisses
La Suisse est une destination populaire auprès des personnes du monde entier. Si vous êtes ressortissant de l'UE/AELE, ressortissant d'un pays tiers ou demandeur d'asile, vous souhaiterez peut-être en savoir plus sur les permis de séjour suisses. Cette page contient des informations qui peuvent vous aider à comprendre le processus et les exigences pour obtenir un permis.

Aperçu du système de permis suisse

Permis pour les ressortissants de l'UE/AELE

Permis pour ressortissants de pays tiers

Permis spéciaux et demandeurs d'asile
Aperçu du système de permis suisse
La Suisse gère la main-d'œuvre étrangère à travers un système binaire qui catégorise les étrangers en deux groupes principaux : les ressortissants de l'UE/AELE et les ressortissants de pays tiers. La nationalité d'un individu influence de manière significative l'attribution des permis de travail ou de résidence.
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Bases légales:
L'admission des étrangers en Suisse est principalement régie par deux ensembles de cadres juridiques et leurs ordonnances respectives :
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A. Pour les ressortissants de l'UE/AELE :
Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) - 21 juin 1999;
Ordonnance sur la libre circulation des personnes (OLCP) - 22 mai 2002;
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L'ALCP permet aux individus des pays de l'UE/AELE et à leurs familles de séjourner et de travailler en Suisse. Cet accord permet aux ressortissants de l'UE/AELE de choisir librement leur lieu de résidence et leur lieu de travail sur le territoire suisse, sous réserve uniquement des réglementations d'ordre public et de santé.
L'accord s'applique :
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Aux ressortissants des États membres de l'UE et de l'AELE
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A leur membres de famille, quelle que soit leur nationalité
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Aux travailleurs, quelle que soit leur nationalité, détachés par une entreprise basée dans l'UE/AELE
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Thèmes clés pour la mise en œuvre :
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Reconnaissance mutuelle des diplômes :
La Déclaration de Bologne vise à harmoniser l'enseignement supérieur européen, facilitant la reconnaissance des diplômes et la mobilité des étudiants et chercheurs.
Le système BMD (Bachelor, Master, Doctorat) utilise des crédits transférables (ECTS) pour la validation des cours.
Détenir un diplôme reconnu améliore les perspectives d'emploi, détermine l'éligibilité aux allocations chômage et est souvent requis pour l'autorisation professionnelle.
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Systèmes nationaux de sécurité sociale :
Bien que ces systèmes soient harmonisés, ils ne sont pas standardisés, assurant un traitement égal pour les ressortissants suisses et des États membres de l'UE.
Aborder les disparités en matière de couverture d'assurance pour les individus se déplaçant entre les pays.
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B. Pour les ressortissants de pays tiers :
Loi fédérale sur les étrangers et l'intégration (LEI) - 16 décembre 2005, en vigueur le 1er janvier 2008;
Ordonnance sur l'admission, le séjour et l'exercice d'une activité lucrative (OASA)
Ordonnance sur l'intégration des étrangers (OIE);
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La LEI régit l'entrée, la sortie, le séjour et le regroupement familial des étrangers, ainsi que la promotion de leur intégration. L'OASA spécifie le nombre de permis de séjour disponibles par canton et par année.
Bien qu'il n'y ait pas de reconnaissance automatique des diplômes pour les ressortissants de pays tiers, les diplômes étrangers, en particulier pour les professions réglementées (par exemple, les domaines médicaux), peuvent être reconnus. L'autorité compétente confirme qu'un diplôme étranger est équivalent à un diplôme suisse.
La Suisse a des accords de sécurité sociale avec environ quarante pays pour garantir un traitement égal, déterminer la législation applicable et faciliter le paiement des prestations à l'étranger.
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C. Lois applicables à tous les étrangers (ressortissants de l'UE et de pays tiers) :
Loi sur les travailleurs détachés (LDét) - 8 octobre 1999 :
Spécifie les mesures pour les travailleurs détachés, y compris les contrôles sur les salaires minimaux et les conditions de travail telles que les heures, la santé, la sécurité et la non-discrimination.
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Loi sur l'asile (LAsi) - 26 juin 1998 :
Régit l'octroi de l'asile, du statut de réfugié et de la protection temporaire en Suisse.
Loi sur le travail au noir (LTN) :
Accorde aux autorités cantonales le pouvoir de contrôler et de sanctionner l'emploi illégal, assurant la conformité avec les lois fiscales, de sécurité sociale, de concurrence et des étrangers.
Vise à combattre le travail illégal qui échappe souvent aux obligations et réglementations publiques.
Références :
Permis de séjour et de travail pour les ressortissants UE/AELE en Suisse
Conditions d'entrée :
Les ressortissants UE/AELE peuvent entrer librement en Suisse et dans les autres pays membres en utilisant seulement leur carte d'identité, sans visa requis. À leur arrivée dans une commune, ils doivent se déclarer dans un délai de 14 jours et toujours avant de commencer à travailler.
Selon la Loi sur le contrôle des habitants (LCH) du 9 mai 1983, toute personne séjournant plus de trois mois consécutifs ou plus de trois mois par an dans un canton doit signaler son arrivée (Article 3, paragraphe 1 LCH). Les bailleurs doivent signaler les arrivées et les départs immédiatement à l'aide des formulaires fournis, mais au plus tard dans les 15 jours à l'office municipal de contrôle de la population (Article 14 LCH). Tout changement de domicile doit être signalé dans un délai de 14 jours.
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Restrictions pour obtenir ou renouveler un permis de travail :
Les ressortissants UE/AELE peuvent se voir refuser un emploi dans l'administration publique si le poste implique l'exercice du pouvoir public et la sauvegarde des intérêts publics. Les droits accordés par l'Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) ne peuvent être limités que pour des raisons d'ordre public, de sécurité et de santé.
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Permis de séjour et de travail pour les ressortissants UE/AELE :
Séjour initial et emploi : Tout ressortissant UE/AELE peut venir en Suisse pour chercher un emploi ou résider. En présentant un contrat de travail valide à la municipalité locale, ils peuvent obtenir un permis de séjour et de travail auprès de l'autorité cantonale. Pour les séjours ou les travaux de moins de trois mois, aucun permis n'est nécessaire, juste une notification en ligne à l'autorité fédérale (SEM).
Séjours de plus de trois mois : Des permis sont requis pour les séjours de plus de trois mois et doivent être demandés à la municipalité locale (ou la municipalité de travail pour les travailleurs frontaliers). Le type de permis dépend de la durée et de l'objet du séjour.
Exigences de publication des offres d'emploi : Les employeurs suisses doivent notifier les Centres régionaux de placement (ORP) de toute offre d'emploi dans des professions avec un taux de chômage national de 5 % et attendre cinq jours ouvrables avant de considérer un candidat frontalier européen ou sans permis.
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Procédure de notification pour moins de 3 mois :
Pour les activités de moins de trois mois (90 jours), les travailleurs doivent être déclarés au moins un jour avant de commencer via le formulaire en ligne sur le site du Secrétariat d'État aux migrations : Formulaire en ligne SEM.
Seules les soumissions électroniques via ce lien seront traitées. Après avoir déclaré en ligne, le travailleur peut commencer le jour suivant.
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Pour les séjours de plus de trois mois, le travailleur doit se déclarer à la municipalité locale et l'employeur doit demander un permis de travail au canton.
Les travailleurs détachés et les prestataires de services indépendants doivent se déclarer au moins huit jours avant de commencer. Pour jusqu'à huit jours par an, aucune déclaration n'est nécessaire.
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Exceptions : Dans des secteurs comme la construction, le génie civil, l'hôtellerie, le nettoyage, la sécurité et l'industrie du sexe, la déclaration est requise avant de commencer le travail quelle que soit la durée en raison des risques accrus de dumping salarial et de non-conformité.
Pour les interventions urgentes (réparations, accidents, catastrophes naturelles ou événements imprévus), le travail peut commencer avant le délai de huit jours si :
Le travail vise à réparer des dommages imprévisibles pour éviter des dommages plus importants. Le travail commence dans les trois jours suivant les dommages (y compris les dimanches et jours fériés). Modification d'une déclaration déjà faite
Tout changement après déclaration (durée ou lieu différent, nouveau travailleur) doit être signalé immédiatement avant le changement à l'autorité cantonale compétente, en se référant toujours à la déclaration initiale.
Pour les activités dépassant trois mois, un permis doit toujours être demandé.
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Aperçu des permis UE :
La Suisse compte 26 cantons, chacun avec des procédures et des bureaux différents. Les employeurs doivent consulter leurs autorités cantonales. Les principaux permis sont :
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Permis de séjour de courte durée (L UE/AELE) :
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Durée : Pour les séjours de plus de trois mois et de moins d'un an.
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Objet : Généralement délivré pour des fins spécifiques telles que les missions de travail temporaires, les études ou les hospitalisations.
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Demande : Doit être soumise avec la notification d'arrivée à l'office local de contrôle de la population.
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Documents requis : Contrat de travail valide pour une durée entre trois mois et un an, ou Documents justificatifs pour le séjour (par exemple, admission à l'hôpital, lettre d'acceptation de l'université). Copie d'une carte d'identité ou d'un passeport valide. Deux photos format passeport (les exigences peuvent varier selon le canton).
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Mobilité : Permet la mobilité géographique et professionnelle en Suisse.
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Début d'activité : L'activité peut commencer immédiatement après la soumission de la notification d'arrivée sans attendre l'émission du permis.
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Permis de séjour annuel (B UE/AELE) :
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Durée : Pour les séjours de plus de 12 mois.
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Objet : Délivré pour la résidence et l'emploi à long terme.
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Demande : Doit être soumise à l'office local de contrôle de la population, qui la transmet au service cantonal.
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Documents requis pour les travailleurs : Contrat de travail d'une durée de plus d'un an ou à durée indéterminée. Copie d'une carte d'identité ou d'un passeport valide. Preuve de moyens financiers suffisants (pour les résidents non employés). Preuve d'une couverture complète d'assurance maladie.
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Validité : Valable pour cinq ans. Le permis est automatiquement renouvelé pour cinq ans supplémentaires si les conditions sont toujours remplies. Cependant, le premier renouvellement peut être limité à un an si le titulaire a été involontairement sans emploi pendant plus de 12 mois consécutifs.
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Mobilité : Permet la mobilité géographique et professionnelle en Suisse.
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Début d'activité : L'activité peut commencer immédiatement après la soumission de la notification d'arrivée sans attendre l'émission du permis.
Travailleur frontalier (G UE/AELE) :
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Résidence : Le demandeur doit résider dans un pays de l'UE/AELE mais être employé en Suisse.
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Exigence de navette : Le travailleur frontalier doit retourner à sa résidence dans le pays de l'UE/AELE au moins une fois par semaine.
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Demande : Doit être soumise aux autorités cantonales du lieu de travail.
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Documents requis : Contrat de travail ou preuve de travail indépendant en Suisse. Copie d'une carte d'identité ou d'un passeport valide.
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Validité : Pour les contrats entre trois mois et un an, un permis est délivré pour la durée du contrat. Pour les contrats d'un an ou plus, un permis est délivré pour cinq ans.
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Renouvellement : Le permis est renouvelé pour cinq ans supplémentaires si le travailleur peut prouver un emploi continu.
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Activités de courte durée : Pour les activités économiques ne dépassant pas trois mois par an, aucun permis n'est nécessaire mais une procédure de notification en ligne est requise.
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Mobilité : Permet la mobilité géographique et professionnelle en Suisse.
Exemple :
Une employée payée par sa banque allemande et travaillant à Zurich du 8 au 12 juin n'a pas besoin de permis ni de notification car son séjour est inférieur à huit jours.
Pour les emplois dans la construction, l'hôtellerie et les secteurs similaires, la notification est requise avant de commencer le travail quelle que soit la durée en raison des risques accrus de dumping salarial et de non-conformité.
Les ressortissants étrangers doivent s'assurer que leur séjour et leur emploi sont correctement documentés avec des permis valides. Tout changement d'emploi ou de résidence doit être signalé rapidement aux autorités locales.
Références
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Regroupement familial
L'objectif du regroupement familial est de permettre et d'assurer une vie commune en Suisse. Avant d'autoriser le regroupement familial, il est nécessaire de déterminer où se situera le centre de vie de la famille. Si celui-ci reste à l'étranger, les conditions pour le regroupement familial ne sont pas remplies.
Tout ressortissant UE/AELE titulaire d'un permis de séjour de courte durée (permis L) ou d'un permis de séjour (permis B) peut être accompagné par son conjoint et ses enfants. Le conjoint peut être un ressortissant UE/AELE ou un ressortissant d'un pays tiers.
Les membres de la famille, quelle que soit leur nationalité, sont considérés comme :
Le conjoint et leurs descendants de moins de 21 ans ou à charge Les ascendants et ceux du conjoint qui sont à charge Dans le cas des étudiants, leur conjoint et leurs enfants à charge Les intéressés eux-mêmes doivent demander un permis de séjour. Pour l'obtenir, ils doivent fournir les documents suivants :
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La notification d'arrivée de la commune
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Une carte d'identité ou un passeport valide
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Une copie de l'acte de mariage ou du certificat de partenariat enregistré
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Une preuve démontrant que les moyens financiers sont assurés de manière durable
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Des copies des actes de naissance de chaque enfant et des droits de garde pour les enfants mineurs
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D'autres documents peuvent être nécessaires pour l'examen de la demande.
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Une copie du contrat de bail, indiquant le nombre de personnes partageant l'appartement, peut également être exigée du titulaire du permis de séjour.
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Les moyens financiers doivent permettre aux membres de la famille de subvenir à leurs besoins sans recourir à l'aide sociale.
Informations supplémentaires :
Le conjoint peut être marié ou en partenariat enregistré selon la Loi sur le partenariat (LPart). Si le conjoint est ressortissant d'un pays tiers, il doit obtenir un visa d'entrée pour la Suisse au préalable. Le titulaire du permis de séjour doit disposer d'un logement approprié répondant aux normes locales pour les citoyens suisses afin d'accueillir sa famille. Le conjoint et les descendants ont le droit de travailler ou de s'établir comme indépendants dans toute la Suisse et dans le secteur économique de leur choix. La validité du permis de séjour délivré à un membre de la famille est la même que celle du titulaire du permis dont ils dépendent.
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Référence:
Base légale Fribourg - Regroupement familial
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Étudiants et stagiaires européens
Cette catégorie comprend les cas où le but du séjour est de poursuivre des études, une formation ou un développement professionnel en Suisse. Le séjour pour études est régi par l'ALCP. Le permis de séjour est délivré pour la durée des études ; il est initialement accordé pour un an et est renouvelable.
Un étudiant européen a le droit de séjourner s'il dispose de ressources financières suffisantes pour subvenir à ses besoins et d'une assurance maladie et accident couvrant tous les risques. Il doit également fournir une preuve d'inscription dans un établissement approuvé par le Département de l'éducation pour le principal objectif de suivre un cours d'études.
Le permis de séjour est délivré pour la durée de la formation si elle est inférieure à un an. Si la formation s'étend sur plusieurs années, le permis est renouvelable annuellement jusqu'à la fin des études.
Un emploi à temps partiel est possible, à condition qu'il n'excède pas 15 heures par semaine, sauf pendant les vacances universitaires où le travail à plein temps est autorisé. Cette activité nécessite une autorisation et doit être signalée à l'office cantonal compétent.
L'étudiant peut bénéficier du regroupement familial pour son conjoint et ses enfants à charge.
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Stagiaires européens
Selon la législation fédérale, tout stage est considéré comme une activité lucrative (même si le stage n'est pas rémunéré). Les réglementations applicables sont identiques à celles concernant les travailleurs. Par conséquent, les employeurs doivent suivre les procédures décrites pour les permis L ou B UE/AELE. Le contrat de travail doit inclure une convention de stage (programme, contenu, durée, objectif, rémunération, etc.).
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Référence:
Base légale Fribourg - Étudier en tant qu'étranger
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​Permis d'établissement – Permis C
Ce permis n'est pas soumis à l'Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) mais à la Loi fédérale sur les étrangers et l'intégration (LEI) et aux accords d'établissement. Il n'y a pas de droit à l'octroi d'un permis d'établissement.
En vertu des accords d'établissement et du principe de réciprocité, les citoyens des pays de l'UE-15 (UE-17 à l'exception de Malte et de Chypre) et de l'AELE obtiennent un permis d'établissement après un séjour régulier et ininterrompu de cinq ans en Suisse, à condition qu'il n'y ait pas de motifs de révocation ou de rétrogradation (Article 63 LEI).
Il n'y a pas de tels accords pour Chypre et Malte, les États de l'UE-8, ni pour la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie.
Ce permis est automatiquement accordé, c'est-à-dire sans conditions de niveau de langue, aux ressortissants d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, du Danemark, d'Espagne, de France, de Grèce, d'Italie, des Pays-Bas, du Portugal et du Liechtenstein.
Le permis C est accordé pour une durée indéterminée mais est revu tous les cinq ans.
Le titulaire d'un permis C peut choisir librement son employeur, devenir indépendant et changer de profession. L'impôt ne sera plus prélevé à la source et ils ont le droit de changer de canton s'il n'y a pas de motifs de révocation en vertu de l'article 63 LEI : fausses déclarations, mesures pénales, menaces pour la sécurité ou l'ordre public, non-respect des conditions de délivrance, dépendance à l'aide sociale, etc.
Cependant, ils doivent résider en Suisse pendant au moins six mois par an pour conserver le permis.
Si un ressortissant européen souhaite quitter la Suisse pendant plusieurs années puis revenir, il bénéficie d'un accès privilégié à un permis de séjour dans les six ans suivant son départ, à condition de prouver qu'il exercera une activité économique.
Le conjoint d'un ressortissant suisse ou d'un titulaire de permis C a également droit à un permis C après cinq ans de résidence, à condition qu'il n'y ait pas de motifs de révocation ou de rétrogradation et qu'il ait des compétences linguistiques suffisantes dans une langue nationale.
Un permis C est automatiquement accordé sans conditions de résidence préalable aux enfants de moins de 12 ans d'un ressortissant suisse ou d'un titulaire de permis C et aux professeurs des établissements d'enseignement supérieur.
Reference:
Fribourg Legal Foundations - Permit C
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Permis de séjour avec activité lucrative pour les ressortissants de pays tiers
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Admission et procédure :
Selon la Loi fédérale sur les étrangers et l'intégration, un ressortissant étranger peut être admis pour une activité lucrative si :
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Son admission sert les intérêts économiques du pays et
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Son employeur a soumis une demande et
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Les conditions suivantes sont remplies :
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Le nombre limité de quotas, c'est-à-dire le nombre maximum de permis alloués à chaque canton par la Confédération, est respecté (en moyenne, 4500 permis de séjour – permis B et 4000 permis de séjour de courte durée – permis L ont été accordés ces dernières années).
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La priorité donnée aux travailleurs locaux est respectée : il doit être prouvé qu'aucun travailleur en Suisse (y compris les ressortissants de pays tiers avec un permis de séjour pour activité lucrative) ou aucun ressortissant UE/AELE correspondant au profil requis n'est disponible sur le marché domestique européen (les preuves de recherche doivent être fournies : publication dans le système Eures, offices de placement/ORP, journaux, etc.).
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L'offre d'emploi a été annoncée à l'ORP selon l'obligation de signaler toute position vacante (professions avec un taux de chômage égal ou supérieur à 5%).
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La rémunération et les conditions de travail – y compris les prestations sociales – correspondent à celles en usage dans la localité et la profession.
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Des qualifications professionnelles/personnelles sont requises : seuls les cadres, spécialistes ou autres travailleurs qualifiés sont considérés (copies du CV, diplômes obtenus, descriptions de poste, etc.).
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Le logement est approprié.
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S'il s'agit d'un travailleur frontalier, il doit résider depuis au moins 6 mois dans la région frontalière du pays voisin et travailler dans la zone frontalière en Suisse.
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En outre, l'employé doit avoir une assurance maladie, et l'employeur doit s'assurer que cette condition est remplie.
Le rôle du SEM (Secrétariat d'État aux migrations) est le suivant : il régule les conditions d'entrée, de séjour et de travail en Suisse en contrôlant et allouant les permis contingentés. Il décide de qui peut recevoir une protection contre la persécution. Avec les cantons, il organise l'hébergement des demandeurs d'asile et le retour des personnes qui n'ont pas besoin de protection. Il coordonne également les travaux d'intégration et est responsable au niveau fédéral du traitement des questions de naturalisation.
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Exemple de processus d'admission :
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Acteur : Action
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Employeur : Prépare un dossier complet et soumet la demande à l'autorité cantonale du marché du travail ou de la migration.
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Futur employé (hors de Suisse) : Demande un visa d'entrée (si nécessaire) pour travailler en Suisse auprès de la représentation diplomatique suisse dans son pays.
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Contrôle cantonal du marché du travail ou autorité de migration : Le bureau cantonal vérifie que les conditions sont remplies et que le dossier est conforme, puis soumet la demande avec son préavis au SEM pour approbation. Il peut informer l'employeur d'une décision préliminaire indiquant que les critères du marché du travail sont remplis.
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SEM : Examine la demande en fonction des critères nationaux. Il délivre une décision fédérale à l'employeur, à l'employé et aux autorités cantonales concernées. Les frais sont à la charge de l'employeur. Une décision favorable n'équivaut pas à une autorisation d'entrer en Suisse.
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Employé : Récupère son visa auprès de la représentation diplomatique suisse ayant reçu l'autorisation de la Suisse et peut ensuite acheter son billet d'avion.
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Employeur : Reçoit l'autorisation finale.
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Office cantonal de la population / résidence : Reçoit les approbations du SEM et de l'autorité cantonale du marché du travail / migration. Il délivre ensuite les documents permettant à l'employé de prendre son poste et de résider une fois son arrivée annoncée dans la commune de domicile.
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Employé : Doit se présenter à l'autorité compétente de son lieu de résidence en Suisse dans les 14 jours suivant son arrivée. Il s'agit généralement de l'Office des étrangers / Contrôle des habitants. Ce dernier fait remplir et signer un rapport d'arrivée à l'employé. Au minimum, une photo format passeport est requise. De plus, l'étranger doit avoir son passeport. Le rapport d'arrivée est transmis au service cantonal de la population / résidence. Ils reçoivent ensuite une invitation pour la procédure d'enregistrement des données biométriques et recevront leur permis de séjour. Le début de l'activité lucrative est autorisé une fois le permis délivré.
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Permis L – Permis de séjour de courte durée :
Les titulaires d'un permis de séjour de courte durée sont des étrangers qui séjournent temporairement en Suisse pour un but spécifique, généralement pour moins d'un an (≤ 365 jours), qu'ils exercent ou non une activité lucrative.
Caractéristiques :
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Ce permis est soumis au quota fédéral.
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Le regroupement familial est autorisé mais n'est pas un droit.
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La mobilité professionnelle n'est généralement pas autorisée sauf pour des raisons majeures la justifiant (par exemple, abus de l'employeur). Tout changement d'emploi doit être autorisé à l'avance et fait l'objet d'un examen par le service de la main-d'œuvre étrangère. La notification doit être faite avant de commencer le nouvel emploi. Le travail indépendant n'est pas autorisé.
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Art. 55 OASA : Les titulaires d'un permis de séjour de courte durée peuvent être autorisés à changer d'emploi dans le même domaine et profession s'ils ne peuvent pas continuer leur activité avec leur employeur ou s'il ne peut être raisonnablement exigé d'eux, à condition que le changement d'emploi ne soit pas dû au comportement de l'employé.
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La mobilité géographique (résidence) est autorisée avec une autorisation reçue; le permis de courte durée n'est généralement valable que dans le canton qui l'a délivré ; si le titulaire souhaite déplacer sa résidence dans un autre canton, il doit obtenir l'autorisation préalable de ce dernier (art. 37, para. 1 LEI).
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La validité du permis est déterminée par la durée du contrat de travail. Exceptionnellement, il peut être prolongé jusqu'à une durée totale de 24 mois si l'employeur reste le même. Un nouveau permis de courte durée ne peut être délivré qu'après une interruption de séjour d'un an en Suisse.
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Permis B – Permis de séjour de longue durée :
Les titulaires d'un permis de séjour de longue durée sont des étrangers qui résideront de manière permanente dans le pays, qu'ils exercent ou non une activité lucrative. Le permis de séjour ne dépasse généralement pas un an la première fois.
Le permis B est délivré sur présentation d'un contrat de travail à durée déterminée dépassant deux ans ou d'un contrat à durée indéterminée.
Caractéristiques :
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Il est soumis au quota fédéral (art. 20 LEI). Le regroupement familial est autorisé.
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La mobilité professionnelle est autorisée : la personne peut exercer une activité lucrative dans toute la Suisse. Elle peut changer d'emploi sans autorisation supplémentaire (art. 38, para. 2 LEI).
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La mobilité géographique est autorisée avec une autorisation reçue ; le permis de séjour est généralement valable uniquement dans le canton qui l'a délivré. Si le titulaire souhaite déplacer sa résidence, il a le droit de changer de canton s'il n'est pas au chômage et s'il n'existe pas de motifs de révocation (art. 62 LEI) ; cependant, il doit obtenir l'autorisation du canton où il souhaite résider (art. 37, para. 2 LEI).
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Le permis B est renouvelé annuellement, à condition qu'il n'y ait pas de motifs (par exemple, infractions, dépendance à l'aide sociale, emprisonnement) s'y opposant (art. 62 LEI). De plus, pour déterminer la durée de validité du permis de séjour et son renouvellement, les autorités tiennent également compte du degré d'intégration de la personne.
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Permis G – Permis frontalier :
Généralement, les permis frontaliers ne sont accordés qu'aux citoyens des États membres de l'UE ou de l'AELE. Les ressortissants de pays tiers peuvent en bénéficier exceptionnellement s'ils détiennent une carte de résident de longue durée et résident dans un pays voisin adjacent à la Suisse (art. 25 LEI). Contrairement aux résidents frontaliers UE/AELE, ces ressortissants de pays tiers doivent respecter les zones frontalières concernant leur lieu de résidence ET leur lieu de travail, qui doit généralement être dans une moyenne de dix à vingt kilomètres de la frontière.
Les principes régissant l'emploi des résidents frontaliers (qualité de résident frontalier, définition de la zone frontalière, etc.) sont principalement fixés dans des accords conclus avec les quatre États voisins.
Ces permis sont délivrés par les cantons, et les conditions de quota ne s'appliquent pas. De plus, les qualifications personnelles et le logement approprié ne sont pas des conditions à prendre en compte. Cependant, certains cantons peuvent appliquer le critère de priorité aux travailleurs locaux en cas de chômage élevé (notamment le canton de Genève).
Validité :
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Le permis initial est généralement valable pour un an et est seulement valable pour la zone frontalière du canton qui a délivré cette autorisation.
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La mobilité professionnelle et géographique n'est autorisée qu'avec une autorisation reçue ; si le résident frontalier envisage de déplacer son centre d'activité ou son emploi dans la zone frontalière d'un autre canton, il doit obtenir une autorisation préalable de ce dernier. Ce n'est qu'après cinq ans d'activité ininterrompue qu'il a le droit de changer de canton et d'emploi si aucun motif de révocation n'existe en vertu de l'art. 62, para. 1 LEI.
Art. 39 Activité lucrative des résidents frontaliers :
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Le titulaire d'un permis frontalier peut exercer une activité lucrative temporaire en dehors de la zone frontalière. L'approbation pour une activité temporaire en dehors de la zone frontalière relève de la compétence du canton où cette activité est exercée.
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S'ils envisagent de déplacer le centre de leur activité dans la zone frontalière d'un autre canton, ils doivent obtenir une autorisation préalable de ce dernier. Après cinq ans d'activité ininterrompue, ils ont le droit de changer de canton.
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Le titulaire d'un permis frontalier qui souhaite changer d'emploi peut obtenir une autorisation si les conditions de l'art. 21 (postes vacants et ordre de priorité) et de l'art. 22 (conditions de rémunération) sont remplies. Après cinq ans d'activité lucrative ininterrompue, ils ont le droit de changer d'emploi.
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Références
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Regroupement familial pour les ressortissants de pays tiers
Un ressortissant de pays tiers autorisé à venir en Suisse a généralement le droit de faire venir sa famille avec lui.
Le regroupement familial concerne :
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Le conjoint ou le partenaire enregistré conformément à la Loi fédérale du 18 juin 2004 sur le partenariat enregistré entre personnes de même sexe (LPart)
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Leurs enfants et ceux du conjoint de moins de 18 ans ou dont l'entretien est garanti
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Dans certains cas (par exemple, en cas de gravité exceptionnelle selon les articles 30, paragraphe 1 LEI et 31 OASA) :
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Les enfants de plus de 18 ans mais de moins de 21 ans
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Les ascendants du ressortissant suisse
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Les ascendants du conjoint dont l'entretien est garanti
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La preuve de la relation familiale est requise en fournissant le certificat de mariage ou les certificats de naissance des enfants.
Le service cantonal de la population est responsable. L'approbation du SEM (Secrétariat d'État aux migrations) est réservée dans certains cas, tels que le regroupement familial demandé en dehors des délais prescrits.
Les membres de la famille recevront un livret de famille non soumis à des quotas. Le permis de séjour initial accordé pour le regroupement familial est valable pour une année renouvelable.
Le regroupement familial doit être demandé dans les cinq ans. Pour les enfants de plus de 12 ans, le regroupement doit avoir lieu dans les 12 mois.
Ressortissant de pays tiers titulaire d'un permis B dont le conjoint est un ressortissant de pays tiers :
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Le conjoint étranger d'un titulaire de permis B et leurs enfants étrangers non mariés de moins de 18 ans ont droit à un permis de séjour et à son renouvellement, à condition qu'ils vivent ensemble, qu'ils disposent d'un logement adéquat et qu'ils ne dépendent pas de l'aide sociale.
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Ils peuvent également exercer une activité lucrative, soit salariée, soit indépendante, dans toute la Suisse.
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Si le ressortissant est un étudiant, il a également droit au regroupement familial mais limité à ses enfants et conjoint, à condition qu'il puisse les soutenir.
Ressortissant de pays tiers titulaire d'un permis L :
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Dans ce cas, le regroupement familial est autorisé mais n'est pas un droit. Le conjoint étranger et les enfants d'un titulaire de permis de séjour de courte durée peuvent être autorisés à exercer une activité salariée si :
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La demande vient d'un employeur (article 18 let. b LEI)
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Les conditions de rémunération et de travail sont remplies (article 22 LEI)
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Les qualifications personnelles sont prises en compte (article 23 LEI)
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L'autorisation d'exercer une activité lucrative accordée au conjoint et aux enfants étrangers du titulaire de permis est limitée à la durée de validité du permis de séjour de courte durée de la personne bénéficiant du regroupement familial.
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Ils peuvent commencer à travailler sans passer par une procédure d'autorisation supplémentaire (il n'est pas nécessaire que l'employeur potentiel effectue d'abord une recherche sur le marché européen).
Recommandations sur l'intégration lors du regroupement familial :
La législation régissant le séjour des étrangers en Suisse prévoit des critères d'intégration par l'Ordonnance sur l'intégration des étrangers (OIE) et en référence à l'article 1 de la LEI.
L'intégration des étrangers vise à promouvoir la coexistence des populations suisse et étrangère basée sur les valeurs constitutionnelles ainsi que sur le respect mutuel et la tolérance. Elle doit permettre aux étrangers en situation régulière et de longue durée de participer à la vie économique, sociale et culturelle.
L'intégration nécessite, d'une part, que les étrangers soient disposés à s'intégrer et, d'autre part, que la population suisse soit ouverte à eux. Par conséquent, il est essentiel que les étrangers se familiarisent avec la société et le mode de vie suisses, notamment en apprenant une langue nationale.
Connaître ou apprendre la langue parlée où l'on vit est considéré comme favorable à une bonne intégration (articles 73a et 73b OASA). L'article 4 LEI souligne le rôle essentiel que la politique migratoire accorde à la maîtrise d'une langue nationale. Bien que les compétences linguistiques ne soient pas une fin en soi, elles sont généralement une condition indispensable à l'intégration sociale et professionnelle.
Par conséquent, il est demandé que les personnes rejoignant leur conjoint parlent ou s'engagent à apprendre une langue nationale dès leur arrivée en Suisse.
Le niveau de langue requis à atteindre est le niveau A1 ("niveau introductif"), qui leur donne droit à un certificat de langue française délivré par le Secrétariat fide attestant des compétences linguistiques acquises.
Remarque : Les ressortissants de l'UE ou de l'AELE ne sont pas soumis à ces exigences car ils bénéficient de l'Accord sur la libre circulation des personnes.
Reference:
Base légale Fribourg - Regroupement familial
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​​​Permis d'étudiant pour les ressortissants de pays tiers
En référence aux articles 27 de la LEI (Loi fédérale sur les étrangers et l'intégration) et 23-24 de l'OASA (Ordonnance sur l'admission, le séjour et l'exercice d'une activité lucrative), ce permis permet le séjour lorsque le but principal est de poursuivre des études, une formation ou un perfectionnement à titre temporaire.
Pour obtenir ce type de permis de séjour, les documents suivants doivent être fournis :
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Copie du passeport
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Formulaire de demande d'autorisation temporaire pour études
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Lettre de motivation indiquant les raisons du choix d'étudier en Suisse
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Plan d'études personnel, incluant la durée totale des études en Suisse, le(s) diplôme(s) recherché(s) et les projets futurs à la fin des études en Suisse
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Curriculum vitae et copies des diplômes ou certificats d'études obtenus
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Attestation finale d'inscription de l'école confirmant que l'étudiant a le niveau d'éducation et de langue requis pour les études envisagées (pour les universités ou les EPF, une confirmation d'inscription si la demande est faite depuis l'étranger)
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En général, un certificat de l'école indiquant le paiement des frais de scolarité pour au moins le premier semestre ou une confirmation de l'école que l'étudiant est capable de payer les frais de scolarité
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Sauf pour les étudiants en internat et les bénéficiaires de bourses ou de prêts, preuve des moyens financiers pour la durée des études ou soutien d'un garant solvable
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Sauf pour les étudiants en internat, preuve du logement prévu (copie du bail de location, confirmation de l'hôte ou confirmation de l'école indiquant la fourniture d'une chambre avec le prix mensuel de la location mentionné)
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Sauf pour les étudiants admis dans une institution de l'enseignement supérieur suisse (universités, EPF, etc.), un engagement formel écrit de quitter la Suisse à la fin des études prévues
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Si l'étudiant est mineur, la prise en charge doit être assurée (par exemple, dans le cadre d'un internat).
Un seul cours d'études ou de formation d'une durée maximale de huit ans est autorisé. Des exceptions sont possibles uniquement dans les cas dûment justifiés.
En règle générale, s'il s'agit d'une institution privée, l'école ciblée doit être reconnue dans le canton.
Activité à temps partiel :
Le droit d'exercer des activités accessoires est réservé aux étudiants des universités, des hautes écoles spécialisées ou des écoles de formation des enseignants (article 30, paragraphe 2 LEI).
L'exercice d'activités accessoires parallèlement aux études ne peut être autorisé qu'après six mois à compter du début de la formation et uniquement si cette activité ne retarde pas la formation prévue.
L'activité accessoire est limitée à 15 heures par semaine ou à temps plein pendant les vacances scolaires. Elle doit être déclarée à l'avance au Service de la population et autorisée par le Service de l'emploi du canton compétent.
En cas de prise d'une activité accessoire, il est impératif que le ressortissant remplisse le formulaire de prise d'activité lucrative. Ils doivent également fournir une copie du contrat de travail conclu avec l'employeur et un document de l'école confirmant que l'activité accessoire prévue ne retardera pas la formation en cours.
Il est à noter que la priorité aux travailleurs locaux ne s'applique pas à cette catégorie d'individus.
Cas particulier : recherche d'emploi pour les diplômés d'une institution de l'enseignement supérieur suisse
Le but principal du séjour est de permettre au diplômé étranger d'une institution de l'enseignement supérieur suisse de prolonger son séjour de six mois pour trouver un emploi. L'article 21, paragraphe 3 de la LEI permet à ces individus d'obtenir, à l'issue de leur formation supérieure en Suisse, un permis de séjour de courte durée pour une durée maximale de six mois afin de trouver un emploi présentant un intérêt scientifique ou économique significatif.
Pendant le séjour de six mois, le diplômé doit avoir les moyens financiers nécessaires et un logement. Sauf pour les activités lucratives accessoires, il ne peut pas exercer un emploi n'ayant pas d'intérêt significatif.
Le Service de la population régule le séjour de courte durée de six mois en Suisse à l'issue de la formation supérieure, et le Service de l'emploi est compétent pour décider de la prise d'activité lucrative.
Il est à noter que la priorité aux travailleurs locaux ne s'applique pas à cette catégorie d'individus.
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Stagiaires de pays tiers :
Un stage est une période fixe effectuée dans un environnement professionnel par des étudiants dans le cadre de leur cursus scolaire ou de formation supérieure (Université HES) comme prolongement des cours ou pendant la formation théorique.
En principe, le stage est rémunéré.
La Suisse a des accords d'échange pour les jeunes professionnels (stagiaires) avec plusieurs pays. Selon ces accords, les jeunes professionnels peuvent demander un permis de travail en Suisse pour améliorer leurs compétences professionnelles et linguistiques. Les permis sont délivrés pour un maximum de 18 mois aux ressortissants des pays suivants : Afrique du Sud, Argentine, Australie, Canada, Chili, États-Unis, Indonésie, Japon, Monaco, Nouvelle-Zélande, Philippines, Russie, Tunisie et Ukraine.
Ils doivent avoir terminé une formation ou obtenu un diplôme. La limite d'âge est généralement de 35 ans, avec des exceptions pour l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Russie (30 ans).
L'admission pour activité lucrative est régie par les articles 30 LEI et 42 OASA.
Les stages professionnels servent à l'amélioration. Ils ne peuvent être effectués que dans la profession apprise ou la discipline étudiée. Le travail indépendant et à temps partiel n'est pas autorisé. Les jeunes professionnels doivent être rémunérés selon les normes locales et de l'industrie.
Comme pour les travailleurs extra-européens habituels, quelle que soit la durée prévue du stage et même s'il n'est pas rémunéré, l'employeur est responsable d'obtenir un permis de travail à l'avance en soumettant une demande complète de main-d'œuvre étrangère au bureau compétent, qui comprendra les documents suivants :
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Une copie complétée et signée du formulaire "Demande de main-d'œuvre étrangère"
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Un contrat de stage (ou une convention de stage signée par les trois parties : école étrangère, étudiant-stagiaire, entreprise suisse)
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Un programme de stage détaillé (important : le stage doit faire partie d'une formation reconnue menant à un diplôme officiel)
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Le curriculum vitae du stagiaire, les diplômes et certificats, copie du passeport
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Une lettre explicative de l'entreprise suisse justifiant l'utilisation d'un stagiaire non-européen
Selon la pratique constante du Secrétariat d'État aux migrations (SEM) concernant l'entrée initiale de stagiaires non-européens sur le marché du travail suisse, un salaire mensuel brut minimum de CHF 2,500 doit être versé au stagiaire.
Changer d'employeur n'est pas autorisé. Le permis délivré pour le stage ne peut, en principe, pas être renouvelé.
Référence:
Base légale Fribourg - Étudier en tant qu'étranger
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Permis C pour les ressortissants de pays tiers :
Les ressortissants de pays tiers titulaires d'un permis de séjour (permis B) doivent faire une demande et peuvent, en principe, obtenir un permis d'établissement après avoir résidé en Suisse pendant au moins dix ans avec un permis de séjour ou de courte durée, dont les cinq dernières années doivent être ininterrompues. Il ne doit y avoir aucun motif de révocation en vertu de l'article 62 LEI.
Les critères d'intégration suivants doivent être remplis :
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Respect de la sécurité et de l'ordre publics
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Respect des valeurs de la Constitution
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Un certificat de langue est requis (au moins niveau A2)
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Participation à la vie économique ou acquisition d'une formation
Octroi anticipé :
Le permis C peut être accordé anticipativement sur demande et sous réserve de l'approbation du Secrétariat d'État aux migrations (SEM) après un séjour ininterrompu de cinq ans avec un permis de séjour B en cas d'intégration réussie ou si le demandeur a détenu un permis C pendant au moins 10 ans et n'a pas séjourné à l'étranger pendant plus de six ans. Dans ce dernier cas, selon la jurisprudence fédérale, le demandeur doit avoir détenu un permis de séjour B valide pendant au moins deux ans depuis son retour en Suisse.
Les critères d'intégration suivants doivent être remplis :
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Respect de la sécurité et de l'ordre publics
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Respect des valeurs de la Constitution
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Un certificat de langue est requis (au moins niveau A2)
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Niveau de langue française B1 oralement et A1 par écrit
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Participation à la vie économique ou acquisition d'une formation
Exemples :
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Conjoint d'un ressortissant suisse après cinq ans de mariage en Suisse
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Conjoint d'un ressortissant étranger qui détenait un permis C lorsque le conjoint est entré en Suisse
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Enfant mineur (<18 ans) dont l'entretien est garanti avec cinq ans de vie commune
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Ressortissants du Canada, des États-Unis d'Amérique, de la Principauté d'Andorre, de la Principauté de Monaco, de la République de Saint-Marin ou de la Cité du Vatican
Octroi immédiat :
À condition qu'il n'y ait pas de motifs de révocation ou de rétrogradation, le permis C est automatiquement accordé et sans conditions préalables à :
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Enfants de moins de 12 ans d'un ressortissant suisse ou d'un titulaire de permis C admis au titre du regroupement familial
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Professeurs réguliers, extraordinaires, associés et assistants (Unige, EPF)
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Professeurs réguliers (HES et HEP)
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Maîtres de conférences (HES) nommés par les organes compétents
Départ de Suisse :
L'autorisation prend fin :
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Lorsque l'étranger déclare son départ de Suisse
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Lorsqu'ils obtiennent une autorisation dans un autre canton
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À l'expiration de l'autorisation
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Suite à une expulsion en vertu de l'article 68 LEI
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Si un étranger quitte la Suisse sans déclarer son départ, l'autorisation de courte durée prend fin automatiquement après trois mois, l'autorisation de séjour ou d'établissement après six mois.
Sur demande, l'autorisation d'établissement peut être maintenue pour quatre ans.
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Référence:
Base légale Fribourg - Permis C
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Le Permis Ci :
Le permis Ci permet aux membres de la famille (conjoint et enfants jusqu'à 25 ans) des fonctionnaires des organisations intergouvernementales ou des membres des représentations étrangères, qu'ils soient européens ou non-européens, titulaires d'une carte de légitimation DFAE de résider et de travailler en Suisse. Ce permis n'est pas soumis à des quotas et ne requiert pas la priorité pour les travailleurs locaux. Il est délivré par l'Office de la population du canton de résidence tant que le bénéficiaire vit avec le titulaire principal de la carte de légitimation DFAE et réside en Suisse.
Droit d'Asile et Permis N, F et S :
La Convention de Genève, signée après la Seconde Guerre mondiale, sert de fondement à la Loi sur l'asile (LAsi), qui régit l'octroi de l'asile et le statut des réfugiés en Suisse. Cette loi définit les réfugiés comme des individus qui, dans leur pays d'origine ou dernier pays de résidence, sont confrontés à des persécutions graves ou ont une crainte fondée de persécution en raison de leur race, religion, nationalité, appartenance à un certain groupe social ou opinions politiques.
Depuis la fin de 2008, l'Accord de Dublin et son cadre de coopération sont en vigueur en Suisse. Les réglementations de Dublin stipulent que chaque demande d'asile doit être traitée par un seul État de Dublin, empêchant ainsi les demandes multiples par une même personne et garantissant qu'au moins un État soit responsable de chaque demandeur d'asile. La base de données d'empreintes digitales Eurodac aide à identifier les individus ayant soumis plusieurs demandes et à les renvoyer vers le pays responsable.
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Procédure de Demande d'Asile :
Lorsqu'un ressortissant étranger soumet une demande d'asile, il demande à la Suisse de lui accorder refuge. La demande, qui n'a pas de forme spécifique, peut être présentée oralement ou par écrit à un poste frontière suisse ou au bureau de contrôle frontalier d'un aéroport suisse.
Les demandeurs sont d'abord accueillis dans un centre d'enregistrement (par exemple, le centre de Vallorbe) et un centre de traitement (CEP) du Secrétariat d'État aux migrations (SEM). Cette étape comprend l'enregistrement des données personnelles, la prise de photo passeport, la prise d'empreintes digitales et des mesures sanitaires à la frontière.
Si un ressortissant de pays tiers soumet une demande d'asile en Suisse, il doit être déterminé quel "État de Dublin" est responsable de l'examen de la demande. Si la Suisse estime qu'un autre État de Dublin est responsable, elle demande à cet État de traiter la procédure d'asile. À l'inverse, si une demande d'asile soumise dans un État de Dublin relève de la compétence suisse, la Suisse doit permettre à la personne d'entrer sur son territoire pour examiner sa demande.
Si les conditions pour traiter une demande d'asile sont remplies, le SEM examine d'abord si la personne est qualifiée en tant que réfugié en vertu de l'article 3 LAsi. Pendant cet examen, ils reçoivent un permis N.
Si un CEP est incapable de statuer sur une demande d'asile, le demandeur est assigné à un canton selon une clé de répartition déterminée par les populations respectives des cantons. Le demandeur est ensuite logé et soutenu jusqu'à ce que sa procédure d'asile soit terminée.
Si la demande est rejetée, les conditions pour exécuter le retour de la personne rejetée doivent être examinées. Le retour ne doit pas violer les obligations internationales de la Suisse, et il doit être raisonnablement faisable compte tenu de la situation générale.
Si ces conditions ne sont pas remplies, le SEM accorde une admission provisoire au demandeur et un permis F est délivré.
Le SEM vérifie périodiquement si le ressortissant étranger continue de remplir les conditions d'admission provisoire. Si ce n'est pas le cas, le SEM lève l'admission provisoire et ordonne l'exécution du retour ou de l'expulsion.
Si le demandeur est finalement reconnu comme réfugié, il recevra l'asile politique et un permis B hors quotas.
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Description détaillée des différents permis :
Permis N (pour les demandeurs d'asile) : Ce permis est délivré aux demandeurs d'asile en attente de la décision du SEM et est renouvelé tous les six mois. Pendant les trois premiers mois, les demandeurs d'asile ne sont pas autorisés à travailler. Par la suite, si les conditions économiques et le marché du travail le permettent, une autorisation de travail provisoire peut être accordée.
Les employeurs envisageant d'embaucher un demandeur d'asile doivent vérifier la validité du permis N, le respect de l'interdiction de travail de trois mois minimum, et s'assurer que l'annotation "exécution du retour en attente" ne figure pas sur le permis. L'employeur soumet ensuite la demande au service cantonal de l'emploi. Si elle est approuvée, le demandeur reçoit un nouveau permis N avec la mention emploi.
Les titulaires de permis N sont soumis aux charges sociales et à l'impôt à la source. De plus, le SEM prélève une taxe spéciale de 10% pour rembourser les coûts encourus par la demande d'asile. Cette taxe est plafonnée et limitée dans le temps.
Le permis N ne donne pas droit à changer de canton ni au regroupement familial.
Lorsqu'une demande d'asile est rejetée par une décision finale, l'autorisation d'exercer une activité lucrative expire à la fin du délai de départ fixé pour le demandeur. Si l'annotation "exécution du retour en attente" est ajoutée au permis N, le titulaire n'est plus autorisé à travailler.
Permis F (pour les étrangers admis à titre provisoire) : Le SEM décide de l'admission provisoire. Le permis F est accordé à un demandeur dont la demande d'asile a été rejetée mais dont le retour n'est pas possible en raison d'un retour illicite (violation du droit international) ou d'un retour déraisonnable (danger spécifique, par exemple, guerre, guerre civile, violence généralisée, détresse médicale).
L'autorisation est établie pour 12 mois et est généralement prolongée par tranches de 12 mois. L'individu doit faire la demande de renouvellement du permis F en temps voulu auprès de l'office de contrôle des habitants de sa commune de résidence.
Les autorités cantonales peuvent autoriser cette personne à travailler. Les employeurs ne peuvent pas employer un ressortissant de pays tiers avant que l'autorisation requise ne soit accordée. Le titulaire de permis F peut travailler dans tous les secteurs économiques, et la clause de priorité pour les travailleurs locaux ne s'applique pas à eux.
Le regroupement familial est possible sous des conditions strictes mais pas avant trois ans après l'octroi de l'admission provisoire, à condition qu'il y ait un logement adéquat et que la personne ne dépende pas de l'aide sociale. La personne admise à titre provisoire n'a pas le droit de changer de canton.
La Confédération peut lever l'admission provisoire si les conditions ayant conduit à son octroi ne sont plus remplies. Cette levée se fait dans le cadre d'une procédure administrative avec possibilité de recours auprès du Tribunal administratif fédéral. En général, un délai de départ d'environ huit semaines est fixé pour l'individu une fois la décision de lever l'admission provisoire entrée en vigueur.
Permis S (pour les personnes à protéger) : Ce permis est délivré aux personnes ayant besoin de protection et sert de document d'identité autorisant la résidence temporaire en Suisse. Cependant, il ne permet pas de franchir la frontière ni de retourner en Suisse par la suite. Les titulaires de permis S peuvent travailler après un délai d'attente de trois mois sans être soumis à des quotas, mais chaque emploi ou changement d'emploi doit recevoir une autorisation préalable.
Lors de la demande d'emploi, le permis doit être présenté à l'employeur.
Le permis doit être présenté à l'autorité cantonale compétente deux semaines avant son expiration. Tout changement de résidence doit être signalé dans les huit jours à l'autorité compétente.
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